Quand on regarde un sujet par le trou de la lorgnette, on ne contente personne… là, il s’est agit de dire, sans vouloir agir. Une fois de plus, un sujet important est traité légèrement, on fait une proposition de loi axée sur un axe mineur, on l’érige en pomme de discorde, et après on l’enterre parce qu’il est polémique.
On jette le bébé avec l’eau du bain. En attendant, les parents, qui se séparent parce qu’ils ne s’entendent plus, sont obligés de se soumettre à une décision judiciaire, ce qui ne résout pas le conflit.
A quand un véritable accompagnement des parents, ni moraliste, ni jugeant, ni psychologisant, un accompagnement qui permet aux deux parents de faire des choix sereinement, et des choix pérennes.
Une fois de plus, là n’était pas le sujet, et on s’en est servi pour ne pas parler du sujet.
La place des pères dans la sphère privée est liée à la place des femmes dans la sphère publique, pour que chacun puisse faire ses choix librement, nous pouvons travailler sur les représentations des personnes, pour que les dogmes archaïques disparaissent et que le choix soit un vrai choix.
« L’homme né libre, et partout il est dans les fers » Rousseau
Et pour en sortir, nous devons tous sortir de la caverne que nous avons construits autour de nous, l’allégorie de la caverne, de Platon, constitue non pas une réponse mais une méthode, une proposition, un bon commencement pour se poser des questions….
La loi sur la résidence alternée pourrait rester en suspens jusqu’à… mai 2018
Sur les 42 amendements, seuls 10 ont été examinés par l’Assemblée Nationale.
RÉSIDENCE ALTERNÉE – Il va falloir s’armer de patience pour voir évoluer la législation -controversée- sur la résidence alternée. Dans la nuit de jeudi à vendredi 1 décembre, les députés ont débattu des heures sans réussir à se mettre d’accord sur le texte pour l’automatisation de cette situation. Conséquence? Le vote va peut-être devoir attendre mai 2018.
Entamés peu avant 20 heures, les débats ne sont pas arrivés à leur terme dans la nuit, seuls 10 amendements ayant été examinés sur 42. Le texte pourrait donc ne pas revenir avant la prochaine niche centriste… le 17 mai.
Le gouvernement pourrait également se saisir de la proposition de loi, et la présenter sous forme de projet de loi à l’Assemblée. Cette deuxième solution permettrait au texte d’être réexaminé dans un délai plus court. Mais il faudrait pour cela que le texte face consensus au sein du gouvernement, ce qui, à en croire la large réécriture de la proposition en Commission et l’absence d’unanimité des députés LREM dans l’hémicycle, n’est pas vraiment le cas.
La députée LREM de la 10e circonscription de Paris, Anne-Christine Lang a ainsi pointé un texte « ambigu et confus » qui pourrait « être utilisé contre les femmes et contre l’intérêt de l’enfant » par des pères « toxiques », tandis que Pierre Cabaré (LREM) a fustigé une loi de « coin de table », qui « n’apporte rien, ne règle rien ».
« Il ne peut s’agir ici de généraliser la garde alternée, de la rendre obligatoire, ou même de l’ériger en modèle positif », a insisté la ministre Jacqueline Gourault (MoDem), pour qui l’intérêt de la proposition est « essentiellement symbolique ». Plusieurs élus de la majorité, dont le rapporteur, Vincent Bru (MoDem) ont martelé qu’il y avait des « confusions » sur le texte qui « n’impose pas la garde alternée ». Caroline Abadie (LREM) l’a présenté comme « une contribution symbolique » incitant à la « coparentalité ».
L’opposition unanimement contre
Sur un ton globalement apaisé, des élus sont montés au créneau contre une réforme « mal ficelée » (PCF), faite « à la va-vite » (LFI) ou encore « aventureuse » (LR). Laure de la Raudière, du groupe UDI-Agir a notamment jugé « naïf » de croire que « par un texte de loi, on fasse prendre conscience » aux parents de leurs responsabilités.
« Aucun enseignement n’a été tiré des malheureuses expériences » au cours du dernier quinquennat sur les sujets sociétaux, a lancé Xavier Breton (LR), pour qui on ressert « les mêmes arguments », comme la « modernité », Valérie Boyer disant aussi sa crainte que la garde alternée ne devienne un « outil de contrôle des conjoints violents ».
Le texte « ne brasse pas l’ensemble des questions posées », a aussi déploré George Pau-Langevin, du groupe Nouvelle gauche, tandis que pour la communiste Elsa Faucillon, il « comporte par son imprécision de nombreux dangers ».
La député insoumise Danièle Obono, qui a défendu en vain une motion de rejet, a, dénoncé une « mauvaise proposition » qui risque notamment d’aggraver les inégalités économiques.
Comprendre (enfin) l’allégorie de la caverne de Platon
Platon (424-347 av. J.-C.) c’est l’histoire d’un grec qui a consacré toute sa vie à la philosophie. Son apprentissage commence avec Socrate — un vieux philosophe, sage, qui enseignait sa philosophie aux petits jeunes. Et pour la petite anecdote, Socrate n’a jamais rien écrit de sa vie : c’est Platon qui a retranscrit la philosophie de son maître dans ses nombreux ouvrages.
Mais, en -399, tout bascule. Socrate est condamné à mort. Il est accusé de corruption de la jeunesse car sa philosophie n’était pas assez tournée vers la religion et négligeait les Dieux grecs. Et ça, bah ça n’a pas trop plu.
Alors, après la mort de Socrate, Platon poursuit sa quête vers la connaissance et crée sa propre école : l’Académie. Et ça fait un carton. Platon a de nombreux élèves (dont Aristote) et enseigne sa philosophie pendant 40 ans.
L’enseignement, notre relation face au savoir, à la connaissance, la recherche de la vérité… Tout ça, Platon adore. Et c’est justement ce qu’il développe au chapitre VII de son énorme bouquin La République, avec l’allégorie de la caverne. Décryptons ensemble ce texte, l’un des plus célèbres de la philosophie.
D’abord, c’est quoi une allégorie ?
Une allégorie, c’est une image. Platon a conscience que sa philosophie n’est pas accessible à tout le monde, alors pour que l’on puisse tous comprendre, il utilise des images.
À travers cette allégorie, Platon met en scène la condition humaine, la nôtre, mais également celle de nos ancêtres. Pour lui, nous sommes tous prisonniers d’une caverne.
Cette caverne dans laquelle nous sommes pris au piège, c’est l’illusion. Platon affirme nous vivons tous dans l’illusion. Nous sommes prisonniers de nos jugements, de fausses idées reçues, de croyances… Et tout ça, ça nous empêche de vivre dans la vérité ; puisque ce que nous croyons savoir est faux, notre rapport avec le réel est donc complètement erroné.
Pour nous en faire prendre conscience, et pour éclairer les gens de son époque — Platon en a gros sur la patate qu’on ait condamné son maître à mort — alors, il nous montre la médiocrité de notre condition pour que nous puissions nous en délivrer. Tuto en 3 étapes.
Comment ça se passe à l’intérieur de cette caverne ?
L’intérieur de la caverne, on va appeler ça l’étape 1. Cette étape 1 représente notre état initial : l’ignorance.
Nous sommes plongés dans une grotte souterraine, qui symbolise notre enfermement, notre médiocrité et notre impuissance. Platon imagine que nous sommes prisonniers de cette caverne depuis l’enfance, autrement dit : nous avons peu d’expérience de la vie, nous sommes naïfs, inconscients, et blindés de fausses croyances. On croit alors que cette caverne, c’est la vraie vie, la vérité, le réel — et on cherche pas plus loin, on est content.
Pour rendre le truc encore plus glauque, Platon rajoute à cela des marionnettistes, des manipulateurs qui montrent aux prisonniers des ombres toutes fabriquées. Ces méchants marionnettistes qui manipulent les prisonniers peuvent être soit des hommes politiques, qui font tout pour nous maintenir dans l’illusion ; soit des sophistes, ces faux philosophes qui enseignent comment manipuler par le langage, avec des discours creux.
Ces ombres (= idées reçues, fausses croyances) sont de simples reflets, elles sont immatérielles, déformées… Et pourtant, les prisonniers croient qu’elles sont réelles car ils les ont vues toute leur vie — un peu comme nous, enfant, quand on vu le Père Noël, on a longtemps cru qu’il existait.
Conclusion de l’étape 1 : l’existence de ces prisonniers est très pauvre, car leur réalité est illusoire.
Mais on peut en sortir de cette caverne ?
Les gars, on n’est plus à la Préhistoire, alors oui on peut en sortir. Platon dit même qu’on DOIT en sortir ! Et là, on arrive sur l’étape 2.
Cette étape 2 vient de la rencontre des prisonniers avec le philosophe. Le philosophe va venir bouleverser leurs croyances antérieures, et instaurer le doute dans leurs certitudes. Il force alors les prisonniers à se relever, à marcher en dehors de la caverne.
Mais, les prisonniers qui étaient bien au chaud dans leur caverne ont peur d’en sortir, car le monde extérieur (= la connaissance) leur est inconnu. Jusqu’à la fin, ils sont tentés de faire demi-tour, pour retrouver une réalité familière et confortable, mais le philosophe est costaud, et les empêche de retourner dans leur ignorance.
Alors, les prisonniers commencent à comprendre qu’ils ont été manipulés. Ils prennent conscience des ombres (= les illusions dans lesquelles ils ont été bercés), des méchants marionnettistes… Et ils prennent leur courage à deux mains et sortent de la caverne.
Et il se passe quoi une fois que les prisonniers sont sortis ?
Une fois sortis de la caverne, les prisonniers sont éblouis (rappelez-vous, ils n’ont jamais vu la lumière du jour !). Mais cela symbolise aussi leur premier contact avec la vérité.
Délivrés de la caverne, les prisonniers deviennent heureux, leur rapport à la connaissance, au vrai, change complètement leur existence et développe leur altruisme.
Alors qu’est-ce qu’ils vont faire ? Ils vont redescendre dans la caverne pour chercher leurs camarades prisonniers — et leur dire que c’est trop bien dehors.
Certes, redescendre dans la caverne, c’est prendre un énorme risque. D’abord, les prisonniers vont subir les moqueries de ceux restés à l’intérieur car ils sont en total décalage. Ensuite, redescendre, c’est prendre le risque de ne jamais en ressortir.
Mais pour Platon, une fois que l’on n’y est sorti, une fois que l’on a côtoyé la connaissance, le savoir, il est impossible de retourner dans l’ignorance, car la connaissance est source de bonheur pour l’homme.
Comment connait-on réellement le monde ?
Platon se sert également de l’allégorie de la caverne pour nous dire que nous avons deux manières d’appréhender le monde, les choses autour de nous : une approche sensible et une approche intelligible.
Par exemple, si je vous demande de me définir le mot « cercle », vous pouvez soit me dessiner un rond — ça c’est l’approche sensible ; soit me donner la définition de l’idée de cercle — ça, c’est l’approche intelligible.
Il s’agit de deux approches différentes. Et pour Platon, l’éducation, c’est-à-dire connaître réellement la vérité sur les choses, consiste à passer de l’illusion du sensible, à la connaissance intelligible des choses. Car le sensible est toujours subjectif — le cercle que vous m’auriez dessiné aurait pu être ovale, et non tout à fait rond. Et là, on aurait été dans le faux, car un rond, c’est rond.
Pour finir sur la caverne de Platon …
L’allégorie de la caverne de Platon, c’est justement cette distinction entre le sensible et l’intelligible. Platon ne nous dit pas de répudier pour autant notre approche sensible des choses, mais de comprendre que le sensible ne permet pas la science.
Le savoir ne se trouve pas dans nos croyances, opinions ou sensations (= les ombres dans la caverne), mais dans une vérité intelligible, que Platon appelle les Idées.
L’allégorie de la caverne, c’est donc une invitation à sortir de l’ignorance dans laquelle nous nous trouvons, et reconnaître l’intelligence présente en nous pour aller vers la connaissance.
Commentaire sur “Résidence alternée : l’enfumage des débats sur les places parentales”
L’encadrement par la loi de pratiques privées est contraire à la liberté, petit à petit on éteint les lumières de la révolution française pour se diriger vers la servitude volontaire de La Boetie https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire